Guerre civile espagnole
Cette guerre fut la conséquence, sur le long terme, des malaises sociaux, économiques, culturels et politiques qui accablaient l'Espagne depuis plusieurs générations. Après la proclamation de la IIe République en 1931, l'exacerbation croissante des tensions entre Espagnols culmina avec l'insurrection durement réprimée des Asturies (1934) et la résurgence de troubles civils et de violences réciproques au printemps 1936, après la victoire électorale du Frente Popular. Préparé de longue date, le soulèvement militaire et civil du camp franquiste éclata le 18 juillet 1936, mais sa mise en échec partielle contraignit les deux camps à se livrer une guerre totale imprévue, longue et meurtrière.
Le conflit prit aussi la forme, dans certains territoires sous contrôle républicain, d'une révolution sociale qui aboutit à la collectivisation des terres et des usines, et expérimenta différentes sortes d'organisation de type socialiste (soutenues notamment par des anarchistes de la CNT[7]).
Le camp « nationaliste » se fédéra par l'union des conservateurs, des monarchistes et des phalanges nationalistes de José Antonio Primo de Rivera, plus proche du fascisme. Ces sensibilités politiques divisées aux élections du 16 février 1936 se rejoignirent pour s'opposer au Front Populaire (Frente Popular). Ils se dénommaient eux-mêmes nacionales (« nationaux »), tandis que leurs opposants les appelaient fascistas (fascistes) ou facciosos (« factieux ») ;