Guerre des monnaies
Le prochain Sommet du G20 s'ouvrira le 11 novembre à Séoul sur fond d'inquiétudes sur l'économie mondiale ; reprise flageolante de la croissance, montée des tensions protectionnistes, détérioration de la situation budgétaire de nombreux pays, fragilités persistantes du secteur financier, avec une priorité immédiate : mettre un terme momentané à la querelle sur les taux de change.
Lors de chaque rencontre, de bonnes intentions ressortent de ces sommets mondiaux, comme en 2009 à Londres, où il a été évoqué le déblocage de 1000 milliards de dollars pour le FMI et la Banque Mondiale, afin d’aider les pays les plus pauvres et de participer à la relance des échanges mondiaux, et surtout la divulgation d’une liste noire des paradis fiscaux, afin d’en finir avec le temps du secret bancaire.
Le sommet de Séoul qui s’ouvrira jeudi sera essentiellement basé sur « la guerre des monnaies », dans laquelle les Etats-Unis et la Chine sont ouvertement critiqués par les autres Etats du G20 pour l’utilisation du taux de change de leur monnaie à leur avantage au détriment d’une relance économique globale. Un point sur lequel, il sera à priori très compliqué d’obtenir une déclaration finale commune. Aucun résultat n’est donc à attendre, « question trop compliquée » pour être traitée en une seule rencontre, d’après Christine LAGARDE, Ministre de l’Economie.
Les grandes puissances continuent à s'affronter à coup de dévaluations compétitives : plus leur monnaie baisse, plus cela dope les exportations. « Aujourd’hui, la dévaluation compétitive est devenue une arme de choix », juge Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie. De nombreuses économies émergentes sont confrontées depuis quelques mois à une appréciation non souhaitée de leurs monnaies portées par des entrées massives de capitaux, tandis que le dollar n’en finit plus de chuter et que le Yuan chinois reste notoirement sous-évalué, jusqu’à 50% selon certaines études académiques.