guerre froide et course aux armements
Cette acception nietzschéenne de la formule, comme caractéristique fondamentale de notre modernité, est celle qui a couru tout le long du XXème siècle.
Mais l’expression, indépendamment de son sens profond, a aussi une histoire : Nietzsche ne l’a pas inventée, comme il est pourtant souvent dit.
Selon un article de Eric von der Luft dans le Journal of the History of Ideas l’expression renvoie à un topos médiéval, qui donnera ses fruits jusqu’à Kierkegaard et Tillich, et qui semble partagé plus généralement par les philosophies existentielles mettant l’accent sur l’angoisse : ce topos, c'est celui de la solitude et de l’angoisse de l’homme sans Dieu.
« Dieu est mort » a alors une signification strictement individuelle : c’est le cri de désespoir de l’homme face au sentiment d’être abandonné à lui-même.
Nietzsche, la mort de Dieu et la naissance de l’homme.
C’est souvent par cette phrase que la philosophie de Nietzsche est résumée. Essayons un peu de voir son origine et ses conséquences.
L’enjeu de la philosophie de Nietzsche est de “renverser la table des valeurs”, de penser l’homme à partir de lui-même, et non plus à partir de Dieu.
Cette citation est tirée de l’oeuvre Also Sprach Zarathoustra (Ainsi parlait Zarathoustra), qui se présente comme un Antéchrist, c’est-à-dire une Bible à l’envers. Le livre raconte l’épopée de Zarathoustra, lequel a la mission d’annoncer aux hommes la venue du Surhomme et de les libérer des préceptes divins, faux et illusoires.
Dieu, selon Nietzsche, est incompatible avec la dignité de l’homme, avec l’affirmation de la vie.
Dieu, et son fils le Christ, sont synonymes de souffrance et de mort (le pôle Dionysiaque). Or, l’homme est affirmation de la vie (le pôle apollinien). L’homme ne peut donc se poser qu’en s’opposant à Dieu. La mort de Dieu est