Guerre froide
Eric Fottorino ne partira pas. La pétition signée par 104 journalistes du Monde (38,5% de la rédaction) dénonçant son éditorial du 4 novembre ne provoquera pas son départ anticipé. Le président du directoire du titre a l’intention d’aller jusqu’au bout de son mandat et les repreneurs du journal lui maintiennent leur confiance. Le texte signé par plus du tiers de la rédaction ne prend d’ailleurs pas la forme d’une motion de défiance à son égard, plutôt d’un désir de recadrage d’Eric Fottorino qui a dénigré, selon elle, le passé du journal et son histoire. "Que de personnalités injustement malmenées, semoncées voire jugées dans nos colonnes ! L’erreur fut souvent de prendre nos excès pour l’expression de l’indépendance, quand ils n’étaient qu’insignifiance" avait-il écrit. Remettant en cause le choix éditorial de ses prédécesseurs, le soutien apporté à l’union de la gauche, Edouard Balladur et Ségolène Royal, le président du directoire s’était aussi interrogé sur les décisions économiques manifestement au dessus-de nos moyens.
Dimension humaine
De telles critiques ont suscité de vives réactions en interne où l’on redoute plus que tout que le trio Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse ne prenne pas suffisamment en compte la dimension humaine du journal et son identité véritable. Pour de nombreux journalistes, un journal ne peut se réduire à une marque.
Eric Fottorino a répondu à cette contestation, dans un premier temps, par une lettre adressée à tous les journalistes dans laquelle il affirme entendre leur message, puis par