Guerre monnaie
Le Japon a mis la presse en émoi : c'est la guerre des changes ! Mais que ce soit dans les années 1930 ou dans la période actuelle, il n'y a pas de volonté délibérée de rejeter les conséquences de la crise sur les autres pays. Les mouvements de change résultent de l'échec de la coopération internationale. Le terme de « guerre des changes » a été lancé par le ministre des finances brésilien Guido Mantega en septembre 2010. Il jugeait la politique américaine d’achats de titres longs de dette publique inefficace pour les Etats-Unis. Cela ne servait qu’à déclencher des flux de capitaux qui inondaient les pays émergents, y provoquant hausse des prix d’actifs, inflation et appréciation des monnaies détériorant la compétitivité. Si les politiques monétaires de taux zéro sont inefficaces dans leurs pays d’origine, tout en ayant des répercussions négatives dans les pays émergents, elles sont globalement nocives et résultent d’une volonté délibérée de dévaluations compétitives de la part des pays développés. Une autre analyse est que ces politiques sont efficaces par le guidage des taux d’intérêt futurs (forward guidance) que procure l’engagement de maintenir des taux zéro suffisamment longtemps et par l’achat d’actifs longs ciblés par la banque centrale (large-scale asset purchases), les deux processus conduisant à un abaissement des taux longs [1]. Si donc les politiques sont positives pour les pays développés et négatives pour les pays émergents, il ne s’agit pas de guerre des changes mais de mauvaise coordination internationale, incapable de neutraliser les effets néfastes des mouvements de capitaux induits [2]. Les enseignements des années 1930 L’équivalent des politiques « non conventionnelles » actuelles étaient les politiques de dévaluation par rapport à l’or. En effet, la convention d’avant-crise était la convertibilité-or des monnaies rétablie à un coût social énorme au cours des années 1920, comme la cible