Guy de Maupassant et le naturalisme Guy de Maupassant, connu aujourd’hui comme l’un des plus grands représentants du réalisme français, est apparu dans le monde de la littérature avec les défenseurs de l’esthétique naturaliste : Émile Zola, Paul Alexis, Léon Hennique, J. K. Huysmans, et Henri Céard, avec lesquels il a publié en 1880 un livre collectif qui s’appelle Les Soirées de Médan. Il s’agit d’un recueil de six nouvelles dont l’idée générale était d’aborder le thème de la guerre de 1870 avec « un cru réalisme antimilitariste et antipatriotique » . Même si les six écrivains sont partis comme alliés dans cette nouvelle bataille esthétique – en fait la publication de cet ouvrage a provoqué des implacables critiques d’une partie de la critique littéraire parisienne –, sans aucune intention de concourir, la critique littéraire favorable a désigné Maupassant comme l’unique vainqueur. Cette reconnaissance de sa nouvelle Boule de suif, qualifié par son « père symbolique » Flaubert de « chef d’œuvre qui restera », le détermine à abandonner son travail comme employé du Ministère de la Marine pour dédier toute sa vie à la littérature et vivre de sa plume.
Pourtant la réalisation de cette vocation va être totalement indépendante ; sa séparation du groupe des naturalistes ne sera que le résultat logique de son originalité, d’où provient son talent, cette « manière spéciale de penser, de voir, de comprendre et de juger » . En fait, le « groupe de Médan », surnommée par les journaux de l’époque « la queue de Zola » , va se démembrer avec le temps. Avec l’exception du fidèle Alexis, tous ses membres vont abandonner Zola pour pouvoir prendre son chemin dans la littérature.
Classé par certains critiques littéraires parmi les naturalistes, Maupassant est en vérité un écrivain réaliste, de la manière de Flaubert, Stendhal ou Balzac. Néanmoins le contact avec le groupe de Zola a beaucoup marqué sa création. Mais pour pouvoir porter un jugement exact sur l’influence de