- Riches et pauvres dans Cône Sud -

« Riches et pauvres » : à première vue, cette terminologie pourrait définir à elle seule les sociétés des pays du Cône Sud. De fait ces pays semblent reposer entièrement sur une division radicale, nette, entre riches et pauvres. En effet, historiquement, ces sociétés se sont construites selon une dynamique ségrégative : les conquistador européens colonisèrent ces pays dans le but de les exploiter, en s’appuyant sur les indigènes en tant que force de travail facilement exploitable, et en s’appropriant leurs terres, qui plus est les plus fertiles. Cette conception initiale a donc modelé irrémédiablement les sociétés présentes dans le Cône Sud, qui ne connaissent pas de phénomènes d’ascension sociale. Mais il ne faut pas s’en tenir à cette première approche, car cela reviendrait à considérer que ces sociétés sont figées, immobiles en tous aspects, répondant en quelque sorte à un schéma immuable. Or cette opposition entre riches et pauvres se traduit aussi par certaines dynamiques, par certains flux traversant ces sociétés, flux qui ont du coup des conséquences sur les territoires que se sont appropriées les hommes. Et, précisément, la notion de territoire tient une place prépondérante dans cette dualité fondamentale des pays du Cône Sud car les disparités sont accentuées — en comparaison avec les autres pays émergeants— par le gigantisme spatial qui caractérise ces pays, et par la valeur de la terre. De fait, le gigantisme délaisse certains espaces, en marge des richesses, qui elles se concentrent dans d’autres espaces. De plus les situations de ces pays ne sont pas égales : au delà des distinctions à l’échelle des populations, des villes ou encore des régions et des provinces, il existe aussi une distinction entre ces pays.
Par ailleurs, il faut noter que la richesse et la pauvreté sont deux notions toutes relatives. Celui qui est riche dispose d’abondantes ressources ; mais en outre l’étymologie latine du mot, reg,