géopolitique du bassin du nil
En 1988, Boutros Boutros-Ghali, alors ministre égyptien des affaires étrangères, prédisait que « la prochaine guerre au Moyen-Orient serait à propos des eaux du Nil et non à propos de politiques »2.
Au lieu d’accepter ces prédictions alarmantes, nous devons les examiner dans le contexte de la géopolitique du bassin du Nil entre les états qui partagent ces eaux.
On entend par géopolitique dans le présent mémoire, l'étude de l'influence des facteurs géographiques et économiques sur la politique des Etats et sur les relations internationales.
Pour son auteur, le professeur de géographie suédois Rudolph Kjellen (1864‐1922) dans son ouvrage Stormakterna (les Grandes puissances), paru en 1904, la géopolitique est « la science de l’Etat comme organisme géographique ou comme entité dans l’espace. Comme science politique, elle observe l’unité étatique et veut contribuer à la compréhension de la nature de l’Etat »3.
Dans ce contexte, il est possible d’énoncer de nombreuses définitions de la géopolitique plus ou moins proches l’une de l’autre :
P. Moreau Defarges4 souligne : « qu’il n’y a pas de démarche géopolitique sans, au départ, une analyse de la terre, notre planète, comme un vaste et unique champ de manœuvre »5.
Selon Fernand Braudel6, la géopolitique est l’étude de la politique dans l’espace et le temps. Elle répond à deux interrogations essentielles : •Qu'est‐ce que la puissance ? • Où et comment se localise‐t‐elle ?7
La géopolitique est selon Yves Lacoste8 « une nouvelle manière de voir le monde qui dépasse la simple lecture des données économiques et propose d'autres mobiles que la recherche de profits ou la conquête de terres fertiles »9. Il présente la géopolitique comme « un savoir penser l'espace terrestre et les luttes qui s'y déroulent ».
Pascal Lorot10 la définit comme «