Habitation sucriere
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Catégorie : iconographie
Traiter de l'histoire des habitations sucreries et plus généralement de l'esclavage et de la traite passe souvent par l'utilisation des rares ressources iconographiques dont nous disposons (cf le dossier ressources iconographiques). Ces illustrations nous permettent d'éclairer nos élèves facilement sur le travail des esclaves, leurs conditions de vie etc. ce qui est bien plus difficile à partir des textes.
Pourtant nous devrions parfois être prudents ou pour le moins faire preuve d'esprit critique quand à l'utilisation de ces documents.
En effet, comme le relève Danielle Bégot dans son article "Histoire et iconographie aux Antilles "(Relire l'histoire et la géographie de l'espace caribéen) les écueils sont nombreux:
- très souvent l'auteur des peintures, planches, lithographies etc n'est jamais allé aux Antilles et dessine au mieux d'après les souvenirs d'un voyageur, ses récits...
- il y a une vraie difficulté à dater les oeuvres iconographiques ce qui rend leur utilisation problématique. M. Bégot parle de "rapport à la chronologie faussé par une confondante indifférence à la datation des oeuvres". Elle ajoute "Tout ce qui a trait à la représentation du sucre, en particulier, en offre un réservoir d'exemples inépuisables, puisque trop souvent oublié le fait que chaque image, loin d'être un référent interchangeable (le moulin, l'habitation...), correspond à un ensemble d'éléments variables liés à une époque, à la nature de l'oeuvre, et à sa fonction".
- problème identique à propos de la localisation: souvent les ouvrages traitant de ces thèmes utilisent les documents de manière interchangeable: que le moulin soit au Brésil, Martinique ou Jamaïque qu'importe...c'est un moulin! Dans le cas des scènes de genre M.Bégot évoque la "toute puissance de l'image" qui fait oublier toute prudence à ceux qui les utilisent. Elle évoque ainsi les lithographies de Pierre-Jacques Benoit utilisées pour illustrer la vie