Habiter son corps
En cette période d'effervescence sportive, les demandes de tatouages au nom des Diables Rouges affluent dans les salons spécialisés. Ce phénomène nous amène à nous pencher sur l'existence de dérives plus ou moins pathologiques dans la façon d'habiter son corps.
Je vous propose d'aborder la question en me concentrant sur le problème des modifications corporelles et, plus précisément, sur celui de l'automutilation.
Selon le LAROUSSE, la douleur peut être « une sensation pénible, désagréable, ressentie dans une partie du corps » mais aussi « une souffrance morale ». D'ailleurs, en psychiatrie, c'est ce deuxième aspect qui est étudié.
Je pense que toutes les formes d'automutilation en induisent forcément.
En effet, dégradations cutanées, brûlures, abrasions, cognements, réouverture de plaies, arrachages de cheveux, ...malmènent inévitablement celui qui ne peut pourtant s'empêcher de les multiplier.
Si certaines de ces atteintes restent plus ou moins inoffensives (les griffures), elles peuvent parfois aller jusqu'à l'extrême violence par la mise en péril de la vie. C'est le cas de l'anorexie.
Avant d'envisager une approche thérapeutique, il me semble indispensable de sonder les causes de pareils comportements.
En fait, les troubles mentaux, la dépression, le manque mais aussi la quête de perfection les expliquent amplement.
Je comprends par là, même si ma vision paraîtra simpliste aux spécialistes, qu'une fragilité soit innée, soit induite par un traumatisme, est toujours à l'origine de ces comportements morbides.
A une époque pas si lointaine, l'Eglise aurait proposé comme solution la confession, présentée comme une « cure d'âme » et il faut lui concéder que le fait d'épingler les causes de souffrances permet de les soulager. Mais la confession n'est plus un sacrement très en vogue ...
Par ailleurs, même si ces pratiques ont eu tendance à disparaître avec Vatican II, certains croyants recourent