LE STOICISME Le stoïcisme est un eudémonisme. Il fait du bonheur la fin naturelle de l’existence humaine et de la sagesse la méthode du bonheur. Mais Epictète ne définit pas comme Epicure le bonheur par le plaisir. Il le définit par la vertu. Le bonheur c’est la vertu et non ce qui est visé par la vertu. On peut être heureux dans le taureau de Phalaris pourvu qu’on soit vertueux. Ce qui conduit les stoïciens à séparer vertu et plaisir. La vertu, dit Sénèque, existe souvent sans le plaisir et n’a pas besoin de lui. Elle est chose sublime alors que le plaisir est chose basse et vile. « Le vrai plaisir est le mépris des plaisirs » Sénèque. Le plaisir est un trouble de l’âme. Lorsque l’âme, en présence d’un bien tressaille vainement et de manière désordonnée, elle éprouve du plaisir. Au contraire lorsqu’elle est calme et sage elle ressent de la joie. La joie se distingue du plaisir comme un mouvement raisonnable de l’âme se distingue d’une agitation déraisonnable c’est-à-dire excessive. Le bonheur n’est pas réservé à la vie divine, il doit se réaliser ici et maintenant car la seule réalité qui est, c’est le temps actuel, celui des actes. Le stoïcisme enseigne comment être heureux c’est-à-dire comment actualiser le souverain bien de notre nature.
PB : En quoi consiste la vie vertueuse ou vie heureuse ? C’est une vie libre. « Qu’est-ce que cherche un homme ? A vivre calme et heureux, à faire tout ce qu’il veut sans en être empêché et sans y être contraint ». Epictète.Entretiens IV. I, 46. Etre empêché c’est être confronté à un obstacle ; être contraint c’est faire l’expérience de la servitude. Comment échapper à ce mal ? La force du stoïcisme est d’établir qu’il n’y a pas d’obstacle en soi, que le coefficient d’adversité des choses dépend de notre désir ou de notre volonté car c’est eux qui nous mettent aux prises avec elles. « Rien d’extérieur à la volonté ne peut l’entraver ou la léser, si elle ne se fait pas obstacle à elle-même