Handicap mental et citoyenneté
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Laurent Gavelle
Handicap mental et citoyenneté en institution résidentielle
Les réflexions présentées veulent contribuer à alimenter la question de l’accompagnement de la personne adulte handicapée mentale, hébergée en institution résidentielle, dans sa démarche vers une citoyenneté reconnue. Elle constitue l’objectif à privilégier de la part des professionnels afin de construire un projet contractualisé avec le résident et soumis à son évaluation. Il s’agit de préserver une approche de la personne fondée sur un profond respect de l’individu, privilégiant ses choix, ses droits, ses devoirs et en raisonnant en terme de pratique professionnelle qui engage la libre adhésion du résident. Cela implique de respecter ce qu’il peut dire de ses aspirations. Mais l’attention des professionnels implique une vigilance sur les capacités et limites de la personne afin qu’elle puisse avancer vers une citoyenneté en toute sécurité.
D
epuis trente ans, la prise en charge des personnes handicapées mentales adultes en institution résidentielle a considérablement évolué en passant d’une intervention collective à une prestation individualisée. Cette évolution ne fut pas sans incidences sur leur statut et sur les pratiques des professionnels. En effet, les besoins des personnes handicapées, et notamment des adultes, ont été longtemps exprimés par d’autres que les principaux intéressés avec une prise en charge quasiment identique à celle des enfants mettant alors de côté le statut d’adulte. Statut ambigu qui découle de leur situation juridique d’incapable civil ou civique entraînant la restriction de l’exercice de leurs droits même si la citoyenneté ne se limite pas au seul droit de vote. A l’inverse, la mise en avant du seul statut d’adulte tout en banalisant le handicap représente une erreur fondamentale. Aussi, quels peuvent
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être les contours d’une citoyenneté