Harcelement au travail
DROIT
Le harcelement moral au travail
Introduction :
« […] On rencontre désormais beaucoup moins d’autoritarisme ou de violence directe, et beaucoup plus d’attaques perverses et de harcèlement moral. Partout, la violence s’est euphémisme », affirme Marie-France Hirigoyen dans ses essais sur la manipulation.
Dans ce dossier, nous nous intéresserons plus particulièrement au harcèlement moral au travail c'est-à-dire dans un contexte professionnel.
Mais d’abord, à quoi correspond vraiment le harcèlement au travail ? En France, le projet de loi sur le harcèlement moral au travail le définit comme les agissements répétés (…) d'un employeur, de son représentant ou de toute personne abusant de l'autorité que lui confèrent ses fonctions, qui ont pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité et de créer des conditions de travail humiliantes ou dégradantes. De tels agissements sont formellement interdits qu'ils soient exercés par l'employeur, un supérieur hiérarchique ou entre collègues.
En juin 2000, la commission nationale consultative des droits de l’homme a distingué quatre formes de harcèlement : * Le harcèlement vertical descendant (venant de la hiérarchie) * Le harcèlement horizontal (venant de collègues) * Le harcèlement mixte * Le harcèlement ascendant (cadre harcelé par ses subordonnés)
La réalité du harcèlement moral au travail n'est pas contestée ; l'existence de pratiques délétères délibérées (menace, chantage, harcèlement), érigées en méthode de management pour pousser à l'erreur et permettre le licenciement pour faute ou déstabiliser et inciter à la démission, est désormais reconnue. Ce phénomène peut être constaté dans n’importe quel contexte professionnel. Cependant, les « harceleurs » que l’on en vient à appeler « pervers narcissiques », occupent généralement des postes à responsabilité, c'est-à-dire des métiers valorisants qui permettent d’exercer une emprise sur l’autre.