Hassan
Dans cet extrait de son livre, John Waterbury nous fournit une analyse en profondeur de la société politique marocaine.
Au Maroc, il y a eu un khalifat pendant 13 siècles, puis ensuite le pays a connu l’émergence du Sultanat. Au début du XXème siècle sous les règnes de Moulay Abdelaziz y Moulay Hafid, le Maroc était divisé en deux parties ; blad makhzen et blad siba. Dans « Blad L’makhzen » les tribus reconnaissent le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel du sultan ; « Blad Siba » reconnaissait le pouvoir spirituel mais refusait de donner l’impôt ou de soumettre ses hommes. Le sultan du Maroc était préoccupé par le maintien de l’autorité ; il devait consolider le bled l’makhzen et conquérir bled siba.
La culture marocaine était segmentaire et plurielle où se côtoient plusieurs grandes familles, plusieurs régions, plusieurs confréries et plusieurs tribus. La bei’a était un acte d’allégeance qui obligeait les sujets à se soumettre devant le sultan à condition que celui-ci respecte les principes de l’islam puisqu’il disposait du titre de commandeur des croyants ; et le rôle des oulémas qui étaient effectif va devenir symbolique.
Les français ont voulu consolider le régime autoritaire marocain. La colonisation a contribué à consolider le caractère autocratique et traditionnel du régime. Le protectorat devait être une administration indirecte alors que celui-ci s’est transformé en colonisation d’où la résistance armée notamment celle d’Abdelkrim Khettabi dans la région du Rif et les soulèvements contestataires citadin qui ont amené au mouvement national. Selon Waterbury, le souverain est le détenteur du pouvoir central au Maroc, il dispose d’une autorité largement supérieure à celle d’un arbitre. Tous les monarques marocains sont des descendants du prophète Mahomet et cela leur