haussmann
Le nom de Haussmann désigne les transformations dont a bénéficié, ou qu’a subies, selon les points de vue, Paris durant le Second Empire, c’est-à-dire ce qu’il appelle lui-même, dans ses
Mémoires (1890-1893), les « Grands Travaux de Paris » : nouvelle voirie, monuments municipaux, jardins et squares, réseaux d’eau potable et d’égouts.
La personnalisation s’est effectuée déjà durant son règne de préfet de la Seine (1853-1869).
Parues en 1868, deux publications l’attestent : Les Comptes fantastiques d’Haussmann de Jules Ferry et les Lamentations d’un Jérémie haussmanisé. Depuis, l’on parle couramment d’« haussmanisme » et d’« hausmanisation ». Haussmann symbolise le renouveau du paysage urbain et de la vie parisienne, même si les Grands Boulevards, de Louis XIV, par exemple, ne sont évidemment pas une création de l’Empire. Les expositions universelles de 1855 et de 1867 diffusent l’image nouvelle de Paris et l’œuvre du préfet. Quand des travaux, plus ou moins comparables, sont projetés ou entrepris dans d’autres villes européennes, ou même d’autres continents, l’exemple de Paris est mis en avant.
Leurs promoteurs, leurs auteurs, se réclament volontiers du nom de Haussmann.
Ces attributions des Grands Travaux parisiens ou d’ailleurs, à Haussmann ou à son influence, sont-elles justifiées ?
Notre propos est de montrer que celles-ci sont largement abusives. Il y a deux mythes qui se sont construits :
– faire de Haussmann le concepteur unique (l’« urbaniste » comme l’on dit quelquefois) des transformations de Paris ;
– faire de Haussmann lui-même l’inspirateur de transformations urbaines dans plusieurs villes à la fin du XIXe siècle.
Comment sont nés ces mythes ?
Pour le second, du fait même qu’édiles, architectes, ingénieurs, se sont réclamés de lui, même si leurs projets sont bien différents de ceux opérés à Paris.
Pour le premier, il est l’œuvre de Haussmann lui-même et de nombre de ses biographes. Dans
ses