CONTEXTE : Napoléon fait de son frère Joseph le roi d'Espagne en 1808 : les habitants de Madrid refusent et se révoltent le 2 mai 1808 (tableau de Goya : Dos de Mayo); le clergé joue un rôle essentiel dans cette révolte.
Les révoltés sont fusillés en plusieurs points de la ville durant la nuit du 2 au 3 mai sur l'ordre du maréchal Murat.
Ces massacres sont peints par Goya en 1814, alors que le peintre est accusé, à juste titre, par la monarchie espagnole restaurée d'avoir eu des sympathies pour les mouvements libéraux (= idées révolutionnaires) : en 1824 Goya quitte l'Espagne pour la France, où il décède en 1828.

ANALYSE

1er plan :

1. La répression : elle est figurée par des soldats faisant dos au spectateur. Unis, et anonymes, ils représentent la brutalité aveugle de la guerre et la répression.
2. le massacre : il est souligné par l'entassement des corps baignant dans leur sang (43 personnes ont été fusillées) .
3. Le personnage central : un martyr à l'image du Christ en croix. La position des bras, l'attitude face à la mort et la chemise blanche de l'innocence éclairent le tableau. Il symbolise la résistance espagnole.
4. La lumière : éclaire les condamnés et provient d'une lanterne posée au sol.
Arrière-plan : 5. le palais Liria (banlieue de Madrid) et la nuit qui représente celle dans laquelle l'Espagne réprimée est plongée.

PORTÉE DE L'OEUVRE :

Ce tableau est une RUPTURE avec le néo-classicisme. Les héros ne sont ni tirés de la mythologie, ni célèbres : ils sont anonymes et désarmés.
Goya annonce, par la manière de peindre et le thème, le ROMANTISME
Tres de Mayo a été la source d'inspiration d'autres toiles dont L'Exécution de Maximilien d'Édouard Manet et les toiles de Pablo Picasso, Massacre en Corée et Guernica. Ce tableau a donc une portée universelle.Art et pouvoir
La Liberté guidant le peuple

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