hegel, Introduction a l'esthétique
[...] En effet, dans le travail l'homme réalise, extériorise ses propres capacités. Le travail n'est pas seulement une transformation de la nature, mais aussi une transformation de sa propre nature car il développe les facultés qui y sommeillent. Ainsi, l'artisan, en travaillant, développe ingéniosité, dextérité, talent, et objective dans ses oeuvre une partie de soi. En outre, ce qui est proprement humain dans le travail réside dans l'idée de projet : la faculté qu'à l'homme de se représenter à l'avance, par anticipation, son action sur la nature. [...]
[...] Il s'agit apparemment d'une sorte de mouvement introspectif, de réflexion solitaire, d'auto-analyse de la conscience par elle-même. Le sujet par ce mouvement qu'on appelle réflexion (du latin reflectere : revenir sur se retourner) opère un retour sur lui-même afin de contempler son intériorité, son âme conçue comme siège de l'identité. Ainsi la notion de théorie choisie par Hegel n'apparaît que plus claire. La théorie s'oppose traditionnellement à la pratique et désigne selon l'étymologie la vision purement intellectuelle ou la contemplation en dehors de tout action. [...]
[...] (Car contrairement aux choses qui ne sont ce qu'elles sont que d'une manière simple, l'homme en tant que sujet conscient se dédouble constamment dans son existence, étant à la fois acteur et spectateur de