Henriette partie de campagne
D’un autre côté, c’est-à-dire, dans une séquence simultanée, deux nouveaux personnages sont présentés. Il s’agit des deux canotiers, des habitués au restau- rant, car ils tutoient M. Poulin et lui parlent de manière aisée. Ils sont jeunes, at- tirants, de bons amis qui ne se ressemblent pas trop dans la manière de concevoir l’amour: Henri et Rodolphe. Ce dernier est un jeune homme qui ne pense qu’à s’amuser dans la vie, à profiter de toutes les opportunités pour connaître et draguer une dame. Il n’est pas du tout timide, on dirait plutôt osé. Son regard malicieux et la manière de s’exprimer ne laissent aucun doute sur son comportement mesquin et machiste. Dès qu’il sait qu’il y a des femmes dans le groupe arrivé, il se range la moustache et fait des projets pour attaquer, oui c’est le mot correct, car il fait toujours référence à la proie qui morde l’hameçon. Par contre Henri paraît être tout à fait différent.
Tout cela on l’apprend pendant une conversation à l’intérieur du restaurant, à cause de l’arrivée de la famille parisienne qui leur fera douter si rester sur place ou s’en aller. Jean Renoir présente ce dialogue avec un jeu de caméra à fur et à mesure que ces deux personnages dévoilent leurs sentiments, leurs intériorités.
Finalement, après avoir vu la fille qui devient intéressante, ils décident de rester. La mère a aussi attiré l’attention de M. Poulin car il pensait que la fille était trop maigre, mais par contre la mère avait de quoi s’occuper. Elle était encore une