Exposé écrit sur le texte de Henry Alleg, La question, Paris, Minuit, 1958

Henri Alleg est un journaliste franco-algérien. Aujourd'hui membre du PCF, il a lutté, durant la guerre d'Algérie, au sein du Parti communiste algérien. En 1951, installé en Algérie, il est le directeur du quotidien Alger Républicain qu'il publie dans la clandestinité à partir de 1955 après que son journal est était interdit. Le 12 juin 1957 il est arrêter et séquestré dans trois prisons différentes, transféré de l'une à l'autre par quelques semaines d'intervalles. Durant son séjours il est torturé à de multiples reprises et subit de violents interrogatoires menés sous l'effet de barbiturique, utilisé comme « sérum de vérité ». C'est dans cet enfer qu'il écrit La question, livre autobiographique dans lequel il relate de sa période de détention et des horreurs qu'il y a subit. Il dissimule les pages écrites et les transmet une à une à ses avocats qui finiront par faire publier la totalité du livre en 1958. Malgré son interdiction en France, le livre circule clandestinement. Il rend compte du phénomène de torture en Algérie, alors peu connus du publique à l'époque. L'extrait auquel nous avons à faire nous confronte à la problématique suivante : Le livre de Henri Alleg n'est-il pas le récit, au delà du sien, de chacun des détenus ? D'abord, nous rappellerons le contexte de la guerre d'Algérie, comment Henri Alleg s'est-il fait capturer ? Pourquoi ? Ensuite, nous verrons que les tortures étaient choses courantes dans ces prisons, à un point tel qu'elles sont devenues le quotidien de la plupart des détenus. Des hommes qui faisaient face, jour après jours, à la douleur, la souffrance et la folie.

I. Les « événements d'Algérie »
1) Contexte
Le conflit commence en 1945 mais la guerre d'Algérie éclate véritablement en 1954. Elle oppose l’État français, aux groupes indépendantistes de l'Armée de libération nationale (ALN), branche armée du Front de libération nationale (FLN). Le conflit