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Premièrement, Bergson entend montrer que la liberté ne consiste pas en un choix entre des possibles prédéfinis mais qu’elle est créatrice de ce qu’elle met en oeuvre. Un artiste lorsqu’il produit une oeuvre importante modifie en quelque sorte notre perception du monde : il crée une nouvelle façon de percevoir notre monde. Plus largement toute oeuvre artistique authentique porte la trace du moment créateur où une originalité plus ou moins intense a surgie après moult recherches. C’est certainement entre autre parce que l’oeuvre est la trace d’un acte créateur et non pas l’acte créateur de l’artiste en tant que tel qu’il n’y a qu’une ressemblance indéfinissable entre l’oeuvre et l’artiste.
Deuxièmement, l’inspiration modifie autant la personne de l’artiste qu’elle contribue à l’originalité de son oeuvre. L’oeuvre originale créée n’est pas simplement faite de la somme de ce qu’est l’artiste : ce qui émane de la totalité de ce qu’est un homme n’est pas la simple somme de ses parties. Celui qui exprime sa personnalité toute entière dans un acte créateur transforme sa personnalité par là-même : l’acte de créer une oeuvre originale implique la création d’un style qui imprègne la personnalité de l’artiste.
Bergson évoque alors une objection éventuelle à son propos selon laquelle notre caractère influencerait nos actes. Selon lui cette objection est vaine. D’après Spinoza lui-même une action est libre si elle n’est pas le fruit d’une cause extérieure. En partant de là Spinoza estime que seul Dieu ou la nature est libre car il n’a pas de cause en dehors de lui-même. Seulement pour Spinoza l’individu n’est pas un empire isolé au sein de l’empire de la nature donc il subit des causes externes. Bergson ne semble-t-il pas ignorer cette dimension