Histoire ancienne
L.MIGEOTTE : Les échanges
Dans les cités et surtout entre cités, les échanges ont beaucoup progressé au cours des siècles. Cette évolution ne fut évidemment ni régulière ni uniforme et s'est faite de concert avec celle de l'agriculture et de l'artisanat. Le poids des échanges dans l'économie grecque ne peut évidemment être évalué. Le nombre des commerçants de métier était certainement, et de loin, inférieur à celui des personnes occupées à l'agriculture. Mais les paysans et surtout les artisans étaient souvent leurs propres marchands, si bien que le commerce était, peu ou prou, l'affaire de beaucoup de monde.
Les conditions des échanges
Contraintes
Durant toute l'Antiquité, le développement des échanges fut freiné, dans une certaine mesure, par les entraves des multiples frontières, les risques de la guerre, de la piraterie, du brigandage et des saisies de même que par les efforts d'autosuffisance qui sont restés vivaces dans l'agriculture et l'artisanat. En outre, comme la production artisanale, les échanges ont toujours dépendu de la demande.
Enfin, malgré les progrès réalisés au cours des siècles, la lenteur des transports a toujours gêné les déplacements des hommes et des marchandises et pesé sur le coût des transactions.
Les transports terrestres, par bât ou charroi, se faisaient surtout localement, sur de courtes distances.
Or les animaux de bât et les charrois ne faisaient guère plus de quinze ou vingt kilomètres par jour. Il n'y avait souvent que de simples pistes, peu praticables par mauvais temps, mais suffisantes (et en fait plus appropriées) pour les animaux de bât. Pour les charrois, il existait aussi des réseaux de routes pavées, avec des relais, au moins dans les régions développées et dans celles qui profitèrent des efforts des rois perses et des souverains hellénistiques. Les Romains y ajoutèrent de longues routes solidement construites.
Il n'y avait guère de fleuves navigables, mais on prenait la mer le