Histoire de la pensée économique
D’après les considérations de Pierre Dockès et J. Michel Servet ainsi que les observations de Mark Blaug, il existe trois grands types de lecture de l’histoire de la pensée économique : la lecture diachronique (à travers le temps), a-chronique (en dehors du temps) et synchronique (en même temps).
L’idée de la lecture diachronique est de reconstituer la généalogie des théories que nous utilisons. Cette dernière peut se distinguer entre deux lectures généalogiques. La première, dite régressive, a pour but de reconstituer les étapes en remontant le temps. Nous partons donc de nos connaissances actuelles pour en rechercher les racines (nous parlons de reconstitution rationnelle). La deuxième, dite génétique, est le parcours inverse. Elle explique l’enrichissement des concepts et voit comment ceux-ci ont évolué à travers le temps. Nous pouvons voir un lien évident avec la conception cumulative de la science. En effet, il y a une sorte d’assemblage généalogique des concepts utilisés. Les connaissances d’aujourd’hui sont perçues comme une suite de plusieurs idées, « d’accumulation lente et progressive des connaissances scientifiques » ou encore de « progrès linéaire ».
La lecture a-chronique ne tient pas compte du temps dans lequel le texte a été écrit. Elle fait partie de la reconstitution rationnelle. Cette lecture concilie les théories faites dans le passé sans tenir compte du moment précis où elles ont été écrites et les « actualise » aux connaissances actuelles. Les économistes de nos jours peuvent comparer l’ensemble des connaissances et en débattre sans tenir compte du concept de l’époque ainsi que de leur chronologie. Nous pouvons donc observer un lien avec la conception compétitive de la science. De plus, il est intéressant de noter que ces textes