Histoire de la psychologie de l'antiquité
La Grèce primitive
L’animisme.
La notion d’âme est issue des expériences inhérentes à une première et obscure prise de conscience par l’homme de sa propre réalité dans le monde.
Le regroupement en catégorie des croyances manifestées par certains primitifs conduits à distinguer diverses sortes d’âmes : une âme-vie qui abandonne le corps pendant le sommeil, erre et rencontre alors d’autres âmes ; qui cherche après la mort un autre corps et peut y engendrer des maladies ; une âme-ombre, qui suit le corps à l’état de veille ; une âme-reflet-du-corps, qui apparaît dans les eaux ou dans les objets brillants. Encore faudrait-il tenir compte d’une autre sorte d’âme, que l’individu a en commun avec un animal, par exemple, et qui entraine une communauté de destin et même de certaines propriétés physiques et morales.
Les Grecs primitifs se représentèrent eux aussi l’activité vitale sous les formes diverses de l’ombre, de l’image, du simulacre, des spectres des défunts.
A l’image de l’âme semblable au corps qu’elle occupait, bien que plus pâle et ténue, s’ajoute celle de l’âme comme un souffle exhalé à l’instant de la mort. Fréquemment les décorations des vases grecs illustrent cette conception par l’image d’un papillon (psyché = papillon, âme) s’échappant de la bouche du mourant.
Le monde homérique.
L’homme actif et conscient meurt lorsque l’âme, qui est de la nature du vent, abandonne le corps par la bouche ou avec le sang d’une blessure pour gagner l’Hadès en pleurant sur son destin.
Le sort des morts n’est pas enviable, même si l’on peut imaginer qu’il est privilégié pour les grandes âmes défuntes.
Dans le règne d’Hadès et de Perséphone, par delà Okeanos et le fleuve Achéron, l’âme désincarnée retrouve ses semblables, les âmes des trépassés, qui s’agitent inconscientes dans ce royaume des ombres, impalpables, inconscientes comme la fumée ou comme l’image reflétée par l’eau, soustraites aux agitations