Histoire de la république de 1848 à 1852
Le système politique est bloqué par le refus du roi Louis-Philippe Ier et de son principal ministre François Guizot, d'étendre le nombre de bénéficiaires du régime censitaire. En 1848, il n'y a que 241 000 électeurs pour près de 35,5 millions d'habitants. Une grande partie de la population urbaine (libéraux, commerçants, fonctionnaires, etc.), qui n'atteint pas le seuil fatidique de 200 francs de contributions, souhaite accéder à la vie politique nationale, ce que le gouvernement lui refuse. Grâce à sa lutte contre les idées républicaines et à la pratique de la candidature officielle et de la corruption électorale, le gouvernement dispose d'une confortable majorité à la chambre des députés. Pour éviter l'explosion politique, et prenant exemple sur l'évolution graduelle du cens en Angleterre, les monarchistes de l'« opposition dynastique » organisent, partout en province, une campagne de banquets par laquelle, en contournant l'interdiction de réunions politiques, ils tentent de convaincre Guizot d'élargir les conditions d'accès au vote. Le premier banquet a lieu à Paris le 9 juillet 1847 avec 1 300 personnes, dont 85 députés. Les partisans du journal républicain