Histoire et mémoire de la Seconde Guerre Mondiale
Le travail de l'historien consiste à reconstruire, à partir de traces, des événements, mais aussi des évolutions des sociétés passées dans toutes leurs dimensions (politiques, sociales, culturelles, économiques,…). Ce travail nécessite de comparer les éléments issus du passé pour en tirer un discours le plus objectif et le plus neutre possible d'un point de vue scientifique.
Les traces les plus couramment utilisées par l'historien sont des traces écrites mais il peut aussi s'aider du témoignage oral ou de traces matérielles renvoyant à l'archéologie. Or ces derniers éléments – au même titre que les textes – peuvent faire l'objet d'interprétations et d'utilisations qui échappent au champ de l'histoire quand il s'agit pour une société de construire une mémoire ou un patrimoine empreints de subjectivité, où les traces du passé deviennent des facteurs d'unité d'une communauté ou d'une nation qui s'y reconnaît, quitte à en faire des mythes éloignés du souci d'objectivité de l'historien.
I – L'histoire et la mémoire
A – Histoire et identités des peuples
×La fonction particulière de l'histoire traditionnelle :
Pour certains historiens, l'histoire traditionnelle s'est construite sur la notion de continuité. Dans cette perspective, le passé demeurait encore à l'œuvre dans le présent et il semblait nécessaire de pouvoir le comprendre et l'analyser. L'histoire éclairait ainsi le présent et donnait son identité aux peuples (on a évoqué pour la France l'existence d'un "roman national", base de l'enseignement de la IIIème République). Ce postulat perdure encore en partie dans l'Histoire contemporaine. Pour Lucien Febvre (histoire de l'Ecole des Annales), elle "est un moyen d'organiser le passé pour l'empêcher de trop peser sur les épaules des hommes". L'histoire affranchissait donc le citoyen du poids des souvenirs et du passé, en lui permettant de comprendre le présent.
×Un nouveau rapport au passé :
Pourtant, ce rapport du