Histoire économique et sociale
Bernard GONNE Chargé de cours au département de Géographie Université de Ngaoundéré Chercheur PRASAC-ARDESAC Email : gonnebernard@yahoo.fr BP : 454 Ngaoundéré – Cameroun Téléphone cellulaire : (00) 237 77 15 24 04 Fax : (00) 237 22 25 25 73
2èmes Journées de recherches en sciences sociales INRA SFER CIRAD
11 & 12 décembre 2008 – LILLE, France
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Résumé Le Nord-Cameroun partage une longue frontière avec la République tchadienne. Il s’y passe des échanges des biens intenses et diversifiés. Mais à côté de ces flux de biens, on y enregistre également une importante mobilité spatiale des hommes (Bring, 2005) et parfois même des bandes armées (Saibou Issa, 2005). Dans le cas de la présente étude, il est question de mettre en rapport l’immigration de la main d’œuvre tchadienne pendant la période d’intenses travaux agricoles du muskwaari (sorgho repiqué de saison sèche) avec les mutations observées dans les territoires agricoles. L’exploitation des données issues des sources secondaires et les enquêtes menées auprès des producteurs de sorgho de contre saison ainsi que certains travailleurs migrants tchadiens entre les années 2002 et 2005 ont constitué la méthodologie utilisée pour conduire cette étude. Il en ressort que depuis la diffusion de la culture du sorgho dans la région par les Foulbé, il a été constaté une évolution rapide des superficies mises en valeur jusqu’à la période de saturation foncière des terroirs (début des années 1990). Cela est dû à une arrivée massive de la main d’œuvre agricole tchadienne dans certaines contrées foulbé et autres petits centres urbains situés à proximité de la frontière tchadienne (Guidiguis, Kalfou, Doumrou, Kaélé etc.). Cette immigration tchadienne de la main d’œuvre agricole salariée a joué un important rôle dans la dynamique des espaces agricoles dans les plaines de l’Extrême-Nord du Cameroun.
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