Le mémorandum pour une union fédérale européenne

Etablir un mémorandum pour synthétiser l’idée d’union fédérale qui va être essentiellement l’œuvre de Briand et Léger et qui va être remis ensuite à ces partenaires européens et envoyés à des Etats hors de la SDN, hors de l’Europe afin de donner une résonnance un peu plus grande. Mémorandum : rapport sur une question, avec propositions adressées généralement à un Etat ou à un groupe de spécialistes. Texte dont les principaux artistes sont Aristide Briand, 11 fois président du conseil, 20 fois ministre. On a un document qui commence par un préambule, exposé sur l’économie ; et enfin, un exposé de l’organisation de cette union économique. On est face à un gouvernement qui essaye de convaincre d’autres Etats de son projet : ce projet est-il suffisamment concret ? Quelles sont les raisons qu’invoque le gouvernement ?
I) Un constat d’échec de l’ordre européen établi au lendemain de la guerre
Création de nouveaux Etats, ce morcellement pour Briand mène à un risque d’une dispersion de forces. C’est un argumentaire ancien ; de nouvelles puissances émergent. La première guerre mondiale confirme cette idée avec l’émergence des pays d’Amérique latine. Ordre préétabli rompu : on parle de 20 000 km de barrières douanières, du à l’étendu des frontières nouvelles. Ca bouscule donc complètement l’équilibre des échanges ; certains pays en souffrent directement comme l’Autriche qui connaît une véritable crise. La SDN offre un plan de sauvetage. Ces frontières nouvelles se situent en Europe centrale et orientale, or, la France a tout intérêt à ce que la situation économique de ces régions soient stables car cela ferait une « alliance de revers » contre l’Allemagne. Il s’agit tout de même de respecter les souverainetés nationales de ces Etats ; il ne faut donc pas heurter la sensibilité des Etats en affirmant le respect de leur existence et se pose l’éternel problème d’un éventuel abandon de souveraineté. Est évoqué un sérieux