Histoire
Au XIIe siècle, le contact entre les trois civilisations de la Méditerranée est avant tout marqué par la violence.
Les croisades du Moyen Âge sont des pèlerinages armés, prêchés par le pape, une autorité spirituelle de l'Occident chrétien comme Bernard de Clairvaux ou un souverain comme Frédéric Barberousse.
La définition traditionnelle, retenue pour cet article, englobe la période 1095-1291, du concile de Clermont à la prise de Saint-Jean-d'Acre, en se limitant aux expéditions en Terre sainte. Une vision plus large va jusqu'à la bataille de Lépante (1571), pour inclure la Reconquista espagnole, en incluant toutes les guerres contre les Infidèles et les hérétiques sanctionnées par le pape, qui y attache des récompenses spirituelles et des indulgences.
La première croisade débute en 1096 avec des milliers de pèlerins piétons, pour réoccuper une partie des terres perdues lors de l'expansion arabe du ixe siècle, et ainsi rendre Jérusalem accessible au pèlerinage. Elle aboutit à la fondation des États latins d'Orient, dont la défense justifie les sept autres croisades principales, de 1095 à 1291, date de la perte des dernières positions latines en Orient. À partir de la quatrième croisade, qui s'empare de Constantinople en 1204, l'idée est parfois dévoyée: des expéditions sont organisées par le pape contre ses opposants chrétiens (Albigeois, Hohenstaufen, Aragon, Hussites…) ou païens (baltes). Si elles permettent le maintien des États latins d'Orient, les croisades n'ont plus pour objectif Jérusalem.
Les cités marchandes italiennes ont bénéficié des croisades, et développé dans la foulée les liens entre places commerciales européennes.
Le terme « croisade » est rare et n'apparaît pas avant le milieu du xiiie siècle en latin médiéval et seulement vers 1850 dans le monde arabe1. Les textes médiévaux parlent le plus souvent de voyage à Jérusalem « iter hierosolymitanum » pour désigner les