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HISTOIRE

L’Europe en 1492
Il est arbitraire et même vain de vouloir fixer une date précise marquant la fin du Moyen Âge. En effet, les historiens soulignent aujourd’hui que des prolongements de nombreux traits et caractéristiques du MoyenÂge occidental perdurent à l’époque dite « moderne ». Néanmoins, l’année 1492, par sa valeur symbolique – la « découverte » de l’Amérique par Colomb – mérite de faire date dans l’histoire universelle. Elle marque le début de l’unification du monde, et, en cela, l’année 1492 peut être l’occasion de faire un tableau de l’Europe politique.
Une conjonction d’événements espagnols majeurs
Le 2 janvier 1492, la chute du dernier État musulman dans la péninsule Ibérique achève une guerre de dix ans entreprise par Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille et met un terme à une reconquête de huit siècles de la Chrétienté sur l’Islam en terre Ibérique, une « croisade » que les Espagnols appellent la
« reconquista ». Protégé par la reine Isabelle qui l’a aidé à armer son expédition, Christophe Colomb traverse l’Atlantique et atteint l’île de San Salvador le 12 octobre 1492.
Cette conjonction d’événements est lourde de conséquences. Hormis la période de stabilité politique dans laquelle elle fait entrer l’Espagne, ainsi que l’unité nationale qu’elle crée autour des « Rois catholiques(1) », elle est aussi à l’origine d’une importante émigration de l’autre côté de la Méditerranée et de l’Amérique, de la diffusion des langues européennes et de l’expansion de la religion catholique en Amérique, de l’importation en Europe de plantes, de fruits et de légumes nouveaux, mais aussi de l’arrivée dans le Nouveau Monde de nouvelles maladies qui déciment la population amérindienne, ce que les historiens appellent le « choc microbien ». Le « monde devient monde » et s’unifie sous la domination des puissances occidentales catholiques.
L’affirmation de l’État moderne : le pouvoir royal succède à la féodalité
Ce processus