historien et mémoires
Comment se construisent les mémoires de la Seconde guerre mondiale en France ?
I. Des mémoires officielles prédominent (1945 – 1969)
Période où les mémoires l’emportent sur l’Histoire
A.la mémoire patriotique au service de l’unité nationale : la mise en avant d’une France résistante A la Libération, la France meurtrie et divisée ; priorité du Général de Gaulle : reconstruire l’unité nationale autour de la République.
Epuration puis volonté de réconciliation
Cérémonie du 11 novembre 1945 tend à figer cette mémoire officielle.
Henry Rousso : « Le mythe résistancialiste » mémoire gaulliste et communiste
De nombreux lieux de mémoire
1961 Concours National de la résistance et de la déportation.
1964 transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon
Témoignages des anciens résistants et cinéma glorifient l’action de la Résistance
B.Des mémoires marginalisées
Plusieurs millions de soldats qui ne sont pas glorifiés ; image de vaincus amalgame entre déportés et résistants, la spécificité de la déportation et de l’extermination des
Juifs n’est pas soulignée dans ces années d’après-guerre.
La mémoire vichyste : droite déconsidérée. 1947 contexte de Guerre Froide ; thèse que Pétain aurait résisté tant qu’il pouvait aux pressions des nazis (« le glaive et le bouclier »…)
II. Le renouvellement des mémoires (depuis le début des années 1970)
A. Un autre regard sur l’Occupation
Nouveau contexte (contestation ; déclin du gaullisme et du communisme, défenseurs chacun à leur manière de la « mémoire résistante »)
Le chagrin et la pitié de Marcel Ophuls (1971) livre La France de Vichy, de Robert Paxton (1973)
Dans les années 1990 la responsabilité de Vichy est reconnue officiellement. F.Mitterrand puis
J.Chirac qui va plus loin : il parle de la responsabilité de la France, et non plus simplement de Vichy comme l’avait fait