Hobbes «abandonner la course, c'est mourir»
Hobbes consacre le neuvième chapitre de son texte, intitulé Les Éléments du droit naturel et politique, à la définition d’une trentaine de passions. À la toute fin de ce passage, il compare la vie de l’homme à « [une] course [qui] n’a d’autre fin, ni d’autres fleurs que de continuer […]». Il laisse ainsi croire, que cette course serait le cheminement de nos existences qui tendent à se préserver à travers le temps, donc à la survie, à la fuite et l’évitement de la mort.
Mais encore, tout comme lors d’une course, il doit y avoir en nous cette envie de gagner, de dépasser les autres, de se dépasser soi-même. Dans cette optique, les passions qui animent chacun d’entre-nous, sont vues comme autant de mouvements qui peuvent soi nous diriger vers l’avant, soi nous réfréner ou même nous arrêter. Par exemple vivre la gloire, l’ambition, le courage, l’espoir, la confiance, l’émulation, l’admiration et la magnanimité favoriserait l’action. Hobbes dit en ce sens de la gloire qu’elle occasionne «du maintien ou des gestes du corps», de l’ambition qu’«elle engendre une opinion qu’on l’accroitra par d’autres actions à venir» et finalement, de l’émulation que «c’est l’espoir d’égaler [son concurrent] et de le dépasser dans l’avenir». Par ailleurs, éprouver la fausse gloire, la vaine gloire, le découragement, la honte, le désespoir et la pusillanimité se manifesterait plutôt comme des embûches dans notre poursuite du succès. Hobbes décrit le découragement comme «la passion qui intimide complètement un homme». Puis il dit de la honte qu’«elle refroidit et calme [l’]ardeur» et conclut son chapitre par cette phrase : «Et abandonner la course, c’est mourir». Comme quoi la pire des passions serait en fait le désespoir, qui peut consister à craindre le pire des maux; mourir, à un point tel d’en être paralysé, d’en perdre le souffre.
Enfin, la course dont Hobbes parle dans le présent