Horace commentaire
Le passage où l’on ressent vraiment toute la colère et la rage de Camille se trouve du vers 20 au vers 51.
Tout d’abord elle devient furieuse contre son frère, vers 20 « tigre altéré de sang, […] », elle le déshumanise en le comparant à une bête féroce, sanguinaire et sans cœur. On comprend plus tard que c’est surtout à Rome qu’elle en veut. C’est de la faute de Rome et de son frère si son Curiace est mort. Pierre Corneille crée une anaphore très intéressante des vers 34 à 37 « Rome, […] qu’elle t’honore ! », il répète « Rome » quatre fois afin montrer la totale aversion de Camille envers cette cité. Lors de sa dernière tirade Camille exhale tout ce qu’elle a sur le cœur, on peut le remarquer grâce aux nombreuses exclamations présentes à presque tous les vers « Saper ses fondements encor mal assurés », « Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux ! ». On peut le constater aussi dans les différents sujets qu’elle aborde, ils vont tous à l’encontre de Rome et de son frère aux vers 39 « Saper ses fondements encor mal assurés ! » et vers 49 « Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudres ». Elle maudit ensuite Rome et Horace en utilisant « Puisse » tel une menace ; Camille souhaite vraiment leur annihilation. Dans ses menaces, elle effectue une gradation : elle veut d’abord que tous les peuples voisins de Rome l’attaque, puis toute l’Italie, puis l’Orient, l’Occident et enfin l’univers tout entier, vers 38 à 42. Elle désire que ses imprécations deviennent cosmiques, vers 42 « Que cent peuples unis des bouts de l’univers/ Passent pour la détruire, […] ». L’utilisation du registre épique par Camille amplifie ses propos, invite tout ce qui est extérieur à Rome à se fédérer contre cette cité. Puis au lieu de continuer à inventer des châtiments inapplicables elle pense à quelque chose qui serait lui fatal et qui pourrait se produire : une guerre civile, vers 44-45 « Qu’elle-même sur soi se renverse ses