Hugo friedrich - résume chap. ii "structure de la poèsie moderne"
Chapitre III – Baudelaire, le poète de la modernité
La poésie française prend une dimension européenne avec Baudelaire dont l’influence est vérifiée sur l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie et l’Espagne. Courants différents plus novateurs que ceux du romantisme sont nés à partir de son œuvre. Il est considéré par beaucoup de déclarations comme le poète de la modernité parce qu’il travaille avec son problème de la possibilité de la poésie dans un monde de la technique et du commerce. Un aspect fondamental de Baudelaire est sa rigueur intellectuelle et sa conscience artistique, avec l’intelligence critique. Ses réflexions sur le mécanisme de la création poétique se situent à un niveau plus élevé que sa poésie elle-même, car il conçoit la poésie et l’art comme une élaboration créatrice du destin d’une époque.
Dans l’œuvre de Baudelaire la caractéristique de la dépersonnalisation de la poésie moderne commence, en ce sens que la poésie n’est plus résultante de l’unité qui s’instaure entre la poésie et un homme donné, comme le voulaient les romantiques. Il justifie sa poésie par le pouvoir qu’il lui confère de neutraliser le sentiment individuel, réflexion faite à partir de Edgar Alan Poe. Selon Baudelaire, « la sensibilité n’est absolument pas propice au travail poétique », au contraire de la sensibilité de l’imagination – comme une faculté liée à l’intelligence. Il neutralise le sentiment individuel dans sa poésie. De cette façon, ses poèmes, presque tous écrits à la première personne, parlent de lui-même seulement comme celui qui souffre de la modernité. Il mesure en lui-même avec méthode et ténacité tout ce qui naît de la pression de la modernité : l’angoisse, l’inquiétude de l’insécurité et le sentiment ambiguë en face d’une idéalité désirée, mais qui s’échappe dans le vide, symptômes de la civilisation moderne.
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