Hugo
(France)
(1802-1885)
Né à Besançon, le 26 février 1802, il fut élevé à Paris, loin de son père, Léopold-Sigisbert qui, issu d'une lignée de cultivateurs et d'artisans lorrains, était officier dans l’armée napoléonienne où il allait s'élever par degrés au grade de général. La gloire militaire, avec ses accents d'épopée sous l'Empire, marqua son enfance. Sa mère, d'origine vendéenne et d'esprit voltairien, unissait à un déisme émancipé des convictions royalistes.
La « blonde enfance» du poète eut pour cadre le merveilleux jardin des Feuillantines, à l'ombre du Val-de-Grâce. Mais elle fut troublée par la mésentente entre ses parents. Le général Hugo déserta le foyer conjugal, et Mme Hugo le remplaça par le brillant chef d'état-major de Moreau, le général Lahorie, parrain de Victor, et prestigieuse image de conspirateur républicain. Elle transmit à ses enfants ses convictions royalistes.
D'autres impressions ineffaçables, au hasard des garnisons paternelles, enrichirent sa mémoire : Besançon ; Marseille ; l'île d'Elbe ; l’Italie où, en 1807-1808, avec sa mère et ses frères, il rendit visite à son père ; surtout l'Espagne, une Espagne de tragédie ravagée par la guerre et dont il ramena des images de sang et d'or, car, en 1811, ils gagnèrent Madrid, où M. Hugo venait d’être nommé général.
De retour à Paris, en mars 1812, il reçut, à la pension Cordier puiis au lycée Louis-le-Grand une solide formation. Mais sa vocation était ailleurs. Haut du formulaireTrès tôt décidé à se consacrer à la littérature avec une ambition qui reposait sur une claire conscience de ses dons («Je veux être Chateaubriand ou rien»), il fit ses premiers essais, étant à la fois romancier populaire, par nécessité alimentaire, et poète lyrique par véritable inspiration :
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‘’Le rétablissement de la statue de Henri IV’’
(février 1819)
Poème
I
Je voyais s'élever, dans le