« Autrui a barre sur moi. »
Jean-Paul Sartre

« L’enfer, c’est les autres ». Cette célèbre réplique de la pièce Huis clos de Jean-Paul Sartre est une illustration de la philosophie de ce dernier. Comme il le dit dans son essai philosophique L’être et le néant, « autrui a barre sur moi ». Les autres ont une emprise sur nous, et cela peut être un enfer. Pour ce célèbre philosophe du 20ème siècle, les autres jugent nos actes, et nos actes sont ce qui nous définit. Pour Sartre, l’Homme est libre d’agir en fonction de son idéal, de l’idée qu’il se fait de lui- même, appelée le pour-soi. C’est l’existentialisme, théorie philosophique fondée par l’auteur de Huis clos, qui dit que l’Homme peut choisir qui il est, que l’existence précède l’essence. Nos actes sont jugés par les autres, c’est donc l’image qu’un individu donne de lui-même, appelée par Sartre le pour-autrui, qui permet de définir si nos actions correspondent à nos idéaux. Le pour-autrui permet de juger de nos actions, et donc de notre essence. L’Homme étant libre d’agir, il a une responsabilité. S’il assume ses choix, ceux-ci seront en accord avec le pour-soi. Son pour-soi et son pour-autrui seront donc compatibles. Nos actes ne reflètent cependant souvent pas notre idéal, le pour-soi et le pour-autrui sont donc en conflit.
Dans la pièce Huis clos trois personnes sont en enfer car elles n’ont pas su faire usage de leur liberté, elles ont placé leur vie sous un déterminisme indépendant de leur volonté. Ceci est, en terme sartrien, de la mauvaise foi, la pire chose qu’un Homme puisse faire. Leur punition, leur enfer, est le regard des autres car ils y seront confrontés pour l’éternité. Cette métaphore de la vie qu’est Huis clos illustre la pensée sartrienne quant au rôle qu’a autrui dans la vie d’un Homme. Autrement dit, le seul moyen que nous avons de nous connaître nous-mêmes est par l’image que nous envoyons aux autres, ils ont donc une emprise sur nous. Afin de mieux comprendre le propos de Sartre il faut