Huis-clos de sartre
LM
Le 05/04/2010
Huis clos de Sartre et la dramaturgie classique
La construction dramatique de Huis clos : un seul acte, absence d’intrigue, attente inutile d’une fin inexistante… et son « atmosphère » : illusion fantastique due à la foi ai « surnaturel » et au détournement des significations des objets présents (le bronze, le coupe-papier…), situent la pièce hors d’un cadre réaliste et de toute forme dramatique classique. Cette dernière affirmation peut sembler contradictoire lorsque l’on s’en réfère à la définition stricte de la dramaturgie classique, qui se construit essentiellement sur la règle des trois unités, à savoir de temps, lieux et action. En effet Sartre, d’une certaine façon, respecte dans Huis clos cette loi : il n’y a qu’un seul lieu, une sorte d’antichambre de l’Enfer, la pièce se déroule sur une période non interrompue qui ne semble pas dépasser une heure ou deux, l’action est simple : rencontre puis cohabitation de trois personnages, mais très vite on perçoit dans la structure dramaturgie une volonté de détourner les conventions pour mieux bâtir cet « ailleurs », pour mettre en scène la philosophie existentialiste de Sartre. L’unité d’action est cependant celle qui se trouve être la plus révélatrice d’une dramaturgie propre à l’auteur qui , au lieu de tout simplement balayer les conventions de la dramaturgie classique, semble les réactiver : on pourrait affirmer après lecture qu’il n’ya pas d’action dans Huis clos, au sens de péripéties, comme l’entend la dramaturgie classique, ici c’est la parole qui est action, une valeur toujours vérifiée au théâtre, mais plus que jamais revendiquée dans la dramaturgie sartrienne. De même Sartre s’approprie le principe d’une temporalité unique pour en déconstruire les fondements et inscrire au contraire sa pièce dans une forme d’intemporalité, dans un espace complètement hors du temps mesurable de notre réalité. L’auteur applique ce même procédé à la règle de