Humain

997 mots 4 pages
Rencontre avec Albert Ogien, sociologue, directeur de recherches au CNRS, membre du Centre d’étude des mouvements sociaux (EHESS). Il a publié récemment Les Règles de la pratique sociologique, Puf, 2007, et Les Formes sociales de la pensée. La sociologie après Wittgenstein, Armand Colin, 2007.

Vous avez mené des recherches empiriques sur la psychiatrie, les toxicomanes, l’action publique… Vous êtes en même temps l’un des rares sociologues qui, en France, tentent de faire reconnaître l’importance de l’ethnométhodologie pour votre discipline. En quoi l’ethnométhodologie est-elle utile dans votre travail de recherche ?

Pour moi, l’ethnométhodologie n’est pas simplement un courant d’analyse qui cherche à développer une sociologie qui ne soit ni déterministe, ni subjectiviste, ni mentaliste. C’est d’abord une autre façon d’envisager l’explication en sociologie. J’ai découvert Harold Garfinkel à l’occasion de ma première enquête de terrain dans un hôpital psychiatrique (1). Ses articles apportaient des solutions aux problèmes de recueil et de traitement des données auxquels j’étais confronté. Ils permettent de spécifier le type d’analyse qu’il est possible de produire à partir des données de nature qualitative.

Qu’est-ce que cela change dans la conduite de l’enquête ?

L’originalité de H. Garfinkel tient à la radicalité de son antithéoricisme. Il récuse toute démarche qui prétend expliquer l’action en se référant à une théorie élaborée a priori. Pour rendre compte de l’action, il faut décrire en détail ce qui la fait être ce qu’elle est. Ce qui oblige le sociologue à 1) appréhender l’action au niveau des « pratiques » telles qu’elles s’accomplissent en contexte, et 2) prendre au sérieux le fait que les individus savent ce qu’ils font lorsqu’ils agissent en commun. Ceci modifie complètement la construction de l’objet de l’enquête et le type de questions à poser dans les entretiens. Un exemple : lorsqu’il étudie une institution, le sociologue considère

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