« Sur la norme du goût », HUME

Chez Hume, le goût est une règle qui permet d'établir ce qui est beau ou non comme nous le montre cet extrait. Mais force de constater qu’en matière de gout, aucune universalité ne semble valoir, il apparait qu’contraire tout avis justifié puisse sembler pertinent. Cette constatation ne le conduit pas pour autant à accepter la thèse relativiste qui dit que toutes les opinions se valent car quoique nous pensions nous cherchons spontanément à justifier nos goûts ou à discréditer le goût d'autrui afin d’imposer notre avis comme celui étant le plus juste. La problématique est donc de taille car même si le critère de beauté dépend de chaque personne, on pourrait penser qu’il existe cependant une certaine conformité dans les jugements alors que les sentiments, eux sont tous différents.

Hume se base sur le constat suivant pour fonder son argumentation : la différence est grande entre le jugement et le sentiment. Le jugement, selon lui, relève de l’intelligible alors que le sentiment ne fait appel à rien au-delà de lui-même, il n’a de sens que pour celui qui le ressent et c’est là, la nuance. Hume énonce donc la thèse suivante : il est plus judicieux de baser son opinion, en matière de goût, sur les sentiments et non sur le jugement, contrairement à ce que l’on aurait pu penser instinctivement.
Le sentiment est de nature empirique. Il se base sur une connaissance sensible, qui existe uniquement parce que l’homme en a conscience, c'est-à-dire qu’il a la connaissance intérieure de lui-même mais aussi de ses actes. Selon Hume, il faut donc se fier à ce qui est inné et non à l’acquis. Lorsque je trouve quelque chose de beau cela relève d’un sentiment intérieur de plaisir éprouvé à la vue de l’objet : j’affirme donc mes propres goûts et cela dépend que de moi.
Le jugement qu’il désigne comme l’entendement, est la faculté de saisir l’intelligible qui est par définition, en opposition au sensible donc au sentiment : pour lui le jugement