Hypersegmentation automobile
Le 06 juillet 2006 par YVES DOUGIN
Près de 150 industriels du secteur automobile se sont réunis le 29 juin à l'initiative de « L'Usine Nouvelle » pour réfléchir à l'avenir de la filière.
Un modèle de coopération industrielle à réinventer. A plusieurs reprises, lors du Congrès annuel de l'Automobile, organisé par « L'Usine Nouvelle » le 29 juin, constructeurs et équipementiers ont évoqué cette piste pour adapter leur fonctionnement aux évolutions des marchés mondiaux. En Europe de l'Ouest, au Japon et aux Etats-Unis, où les constructeurs sont contraints de multiplier le nombre de modèles pour entretenir « l'appétence » de consommateurs saturés de propositions commerciales. Mais aussi dans les pays émergents, où les évolutions sont inverses et où les consommateurs réclament des véhicules à bas coûts, en phase avec leur niveau de revenus. Cette bipolarisation des marchés n'est évidemment pas sans effet sur l'organisation industrielle de la filière automobile européenne et mondiale. L'appel du pied de General Motors à Carlos Ghosn (lire page 8) et l'annonce, la semaine précédente, d'un partenariat possible entre Renault et le constructeur russe AvtoVAZ (« L'Usine Nouvelle » n° 3016) pour produire des véhicules low cost montrent à quel point les constructeurs sont contraints au grand écart.
L'hypersegmentation, une contrainte à intégrer
Première conséquence de l'hypersegmentation de l'offre automobile sur les marchés développés, le problème du raccourcissement des séries industrielles a été longuement débattu lors du Congrès. Dans son intervention, Rémi Cornubert, associé du cabinet Mercer Management Consulting, mettait en évidence l'ampleur du phénomène, en rappelant que les constructeurs ont augmenté de 30 à 70 % le nombre de silhouettes par modèle entre 1990 et 2004, diminuant d'autant les volumes moyens de production. « Sur cette période, PSA est passé de 20 à 29 silhouettes par série. Dans