« Un personnage médiocre peut-il être un héros de roman ? Vous répondrez à cette question en un développement composé prenant appui sur les textes du corpus étudiés en classe et sur vos lectures personnelles.» Le roman est une œuvre d'imagination en prose, assez longue, qui fait vivre des personnages présentés comme réels. Depuis l'invention du roman, on dit du personnage principal de l'action qu'il est le « héros » du récit. Cette notion est trompeuse car un personnage principal peut aussi être médiocre Egalement appelé « antihéros », il est par définition le contraire d’un héros conventionnel, qui lui est caractérisé par ses valeurs, sa bravoure et ses caractères hors du commun. Au contraire de cela, le mot « médiocre » vient du latin medius, « qui est au milieu », désignant ainsi ce qui est banal et sans éclat, s'opposant entièrement à cette notion de distinction méliorative. L’antihéros est défini par Florence de Chalonge comme : « Celui qui abandonne l’idée de bataille et qui conteste les valeurs collectives. C’est d’abord au XIXe, puis au XXe siècle que se développe la notion d’antihéros, ou personnage médiocre dans un contexte social ou la littérature prend un nouveau tournant. Les auteurs – notamment pour affirmer de nouveaux mouvements littéraires - cherchent un nouveau type de personnage qui saurait détrôner le héros positif. Ce contrepied de l’héroïsme arrive avec l’essor du roman. On se demandera donc comment le personnage médiocre se fait une place en tant que personnage principal dans le genre romanesque. Ce sujet soulève un questionnement intéressant sur le rôle du personnage paradoxal dans un genre jusque là dominé par un héros stéréotypé et toujours positif. Pour répondre à cette problématique, on parlera du personnage médiocre en tant que personnage principal (I), en s’interrogeant sur la nécessité d’un personnage principal dans le roman (a); puis sur les fonctions définies qu’un antihéros exerce au fil de l’Histoire du