Depuis des lustres, l’homme se demande comment ses sens lui permettent d’appréhender la réalité. Platon avait forgé l’allégorie de la caverne, où des prisonniers enchainés tentaient de comprendre les événements à partir de sons et d’ombres sur les murs. Depuis, les scientifiques ont élaboré des modèles pour décrire les phénomènes étudiés. La comptabilité participe de la même recherche : rendre compte de l’activité des entreprises, même si, pour reprendre une citation du club de réflexion « En Temps Réel » (et que notre hôte me pardonne), elle est « le domaine d’experts effacés qui, par comparaison, feraient presque des notaires une profession flamboyante ». Cette discipline a défini des normes certes strictes mais dont les principes sous jacents peuvent modifier sensiblement notre perception de la vie économique. C’est aujourd’hui le reproche que d’aucuns adressent aux « International Financial Reporting Standards », plus connues sous le nom d’IFRS, ces normes comptables progressivement appliquées depuis 2005 aux entreprises cotées publiant des comptes consolidés.
La comptabilité constitue un système d’informations relatives à l’entreprise. Elle enregistre son activité ainsi que son patrimoine sous forme de données chiffrées en unité monétaire. A ce titre, elle constitue une importante source de connaissances pour le pilotage de l’entreprise. Importante, mais surtout pas exclusive ! En effet, la gestion s’appuie également sur des informations « extra-comptables » comme les quantités produites, les durées des différentes phases du cycle de production (de la commande à la fabrication puis la livraison et le paiement) ...
Afin que les informations comptables soient compréhensibles par tous, il faut des règles de conception, des « normes ». Par les choix de présentation de l’activité et du patrimoine qu’elles impliquent, ces normes modèlent, façonnent la vision restituée de la réalité économique.
Prenons un exemple très simple. Pour une raison quelconque, M.