Il était une fois.
Après deux années d'idylle, leur méthode imparfaite les a malheureusement conduits à faire un choix. Un choix décisif quand à mon avenir. Avorter ? Hors de propos à l'époque. Non bien sûr, la seule solution aux yeux des conventions : le mariage entre ma mère, majeure depuis peu, et mon père, étudiant en pleine décadence. C'était donc à mon père de faire ce choix difficile : demander la main de sa fille à un grand-père de bonne famille soucieux des choses bien faites, ou s'enfuir en courant.
Il l'avait bien senti venir « l'animal ». Le jour où ce jeune homme là avait débarqué dans sa maison, faisant les cents pas pour le voir. Comme si les intrusions nocturnes dans le lit de sa fille depuis déjà plusieurs mois ne s'étaient pas faites remarquées. Il fallait être idiot pour ne pas se douter que sa fille n'était déjà plus vierge. Je dirais même qu'il aurait fallu être aveugle pour ne pas se douter que cette demande en mariage brûlante d'impatience ne cachât quelque enfant conçut par inadvertance. Non, pas encore conçut en fait,