> Le cinéma est avant tout un art, le 7ème art (disait Canudo), c’est donc une distraction, un passe-temps, mais surtout un divertissement qui réunit les foules depuis sa création dans les salles obscures. En tant qu’art il concilie et rassemble les autres arts à cause de sa dimension visuelle, phonique et dramatique. Dès sa naissance, il devient un attracteur pour la population qui découvre cette invention à l’Exposition Universelle de 1900, et éclate de rire devant l’un des tous premiers films qu’est L’Arroseur arrosé. Italo Calvino se plaît à raconter ce temps passé devant le grand écran, au moment où il lui arrivait de manquer une partie d’un film et de commencer à se plonger dans ses pensées pour compléter l’œuvre que ses yeux admiraient, puis la satisfaction quand il découvre l’unique vérité qu’impose le film.
> Le cinéma dépayse le spectateur, le transfigure dans un autre monde pour solliciter son pouvoir de l’imaginaire ainsi que lui permettre de s’évader. D’après Italo Calvino, c’était le moyen le plus à sa portée pour satisfaire ce changement de monde, pour Claude Beylie « un nouveau champ immense offert à l’imagination humaine », et enfin pour Jean Douchet tout simplement « une amplification du pouvoir de l’imaginaire »
> Le cinéma donne une implication profonde aux spectateurs en ce monde d’imaginaire, qui se substitue très rapidement à la réalité qui est, pour l’auteur Italo Calvino, une réalité sans formes, sans convictions et manquant de sens. La dépendance est telle, que cet auteur nous conte ses escapades coupables pour pouvoir rentrer dans ce monde parallèle, une dépendance si forte qu’elle est ressentie par cet homme comme un appel, « l’appel de cet autre monde » nous dit l’auteur, « cet autre monde qui était le monde ». Non seulement une passion, mais aussi un besoin certain. En effet, Jean Douchet exprime le cinéma « comme un plus que la littérature ne peut apporter » et « que l’on ne pouvait littéralement vivre sans cinéma