Incendies, de Wajdi Mouawad
A ses 10 ans, sa famille et lui-même quittent leurs terres natales pour la France, à cause de la guerre qui fait rage dans leur pays.
C’est en arrivant au Québec, cinq ans après, que Wajdi Mouawad se découvrira une passion pour l’écriture et surtout pour le théâtre. Dès lors, dans ses ouvrages, on va retrouver fréquemment les horreurs de la guerre qui ont marqué son esprit d’enfant pour toujours. Il va se faire connaître en tant qu’auteur de Visage retrouvé (2002) et Anima (2010). Mais ce sont ses talents de dramaturge qui vont surtout le révéler avec la quadrilogie du Sang des promesses, mais aussi pour Willy Protagoras enfermé dans les toilettes (2005) ou encore Pacamambo (2000) et Seuls (2008). Egalement directeur artistique de l’Opéra de Quat’sous à Montréal, Wadji Mouawad est un auteur de tragédie, dite plutôt grecque, car il purge les passions des lecteurs ou des spectateurs, conformément à la règle de la catharsis.
L’œuvre Incendies, deuxième volet d’une série de quatre pièces, est écrite en 2003. En même temps que l’écriture de cette œuvre, Wajdi Mouawad revêt son l’habit de réalisateur en la mettant en scène parallèlement. C’est lors de sa rencontre avec Souha Bechara, militante libanaise qui a tenté d’assassiner le chef des milices chrétiennes lors de la guerre civile, que Wajdi se remémore le passé et développe un sentiment coupable de ne pas avoir vécu cette grande étape pour son pays natal. Il prend alors ses crayons, touché par le témoignage de cette courageuse femme et inspiré par l’occupation du Sud-Liban, plus précisément par une prison du Sud-Liban. Dans cette dernière, des Libanais, et particulièrement des femmes, se sont fait torturer par des barbares issus de l’armée. Sans jamais le nommer, c’est de ce pays déchiré dont parle l’auteur, de cette prison à