Incipit de L’Etranger de Camus

En quoi est-ce un début de roman totalement surprenant ?
Tout d’abord, ce début de roman est surprenant dès l’entrée lorsqu’il nous annonce la mort de sa maman. Etrange choix de commencer un récit avec une telle formulation. Il marque d’ailleurs un énorme détachement vis-à-vis d’elle grâce à l’expression de télégramme. C’est comme si il venait d’apprendre quelque chose de banal, de quotidien. On a l’impression que la mort n’est pas grand-chose pour lui, qu’elle est vécue comme quelque chose qui dérange son quotidien « cette hâte, cette course, c’est à cause de tout cela sans doute ». Il est perdu, d’où le champ lexical du temps « aujourd’hui, hier, demain ». C’est comme si sa mère n’était pas morte, il ne semble pas en prendre conscience. De plus, l’enterrement est perçu comme quelque chose de banal, comme une simple formalité : « après l’enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle ». L’emploi de phrases très simples montre qu’il n’est pas touché par la mort de mère. On a donc très souvent sujet-verbe-complément « j’ai fait le chemin à pied ». De plus, le deuil de sa maman se fera par l’aspect extérieur, c’est-à-dire par son habillement. L’absence de champ lexical d’affection ou de tristesse prouve l’ignorance de Meursault. Le seul terme utilisé est dit par le biais de Céleste : « ils avaient tous beaucoup de peine pour moi ». Ce qui nous prouve que la seule compassion vient de l’entourage de Meursault. D’ailleurs on apprend son nom par l’allusion à celui de sa mère prononcé par le directeur de l’asile. De plus il répond par monosyllabes : « j’ai dit « oui » pour n’avoir plus à parler. » ce qui prouve qu’il est étranger à des sentiments, à une émotion, qu’il vit dans la solitude et qui refuse la communication. D’où le fait qu’il est plus sensible, qu’il a plus peur de ce que produit le voyage sur ses sens qu’à l’émotion de la perte de sa mère. De plus, le fait d’aller voir