Incipit ingénu
L’ingénu ne met pas en scène un univers exotique, oriental ou merveilleux : c’est l’étranger qui vient en Europe. L’histoire commence en juillet 1689, on y trouve des personnages historiques comme Monsieur Alexandre, Le père de La Chaise ou le père Quesnel. Les guerres et les allusions religieuses dont il est question dans le récit appartiennent aussi à l’histoire (exemple : l’édit de Nantes).
Dans l’extrait que nous allons étudier, c’est d’abord la double entrée du récit qui doit retenir notre attention. I) Un conte merveilleux ou histoire véritable ?
* Avec la mention « Histoire véritable », Voltaire revendique un rapport à la réalité historique. Cette convention doit assurer la vraisemblance d’une œuvre installée d’emblée dans un cadre réaliste alors que le conte Voltairien met souvent en scène un pays lointain et un temps incertain.
Le début de l’action est ici, situé avec précision : « le 15 juillet au soir » de l’année 1689. Il y a de plus des références au Canada Français. * La simplicité du conte : Le récit commence comme un conte (Un jour). En fait, il ne débute véritablement qu’au troisième paragraphe, précédé d’une ouverture nous apprenant le passé de Dunstan. Le narrateur, lui, semble tout connaître des personnages (focalisation zéro). Le narrateur est donc omniscient ( voir l’adverbe « encore » (ligne 10) pour montrer la connaissance par le narrateur de l’histoire, du lieu indiqué « comme chacun sait » ce qui montre une complicité avec le lecteur, et annonce une narration ironique « quoiqu’elle eût grande envie de l’être ».
Ce conte met en scène deux personnages principaux : l’abbé et sa sœur. La présentation de l’abbé est plutôt valorisante ainsi que celle de sa sœur. Les personnages sont peu décrits, aussi bien physiquement que moralement, juste assez pour la compréhension de l’histoire. Enfin, l’imparfait de description et d’usage domine pour cette entrée