Incipit jacques le fataliste

1555 mots 7 pages
Diderot cherche-t-il, dans son incipit à capter l’attention du lecteur ?

L’incipit constitue un passage obligé de tout texte narratif. Il sert à informer le lecteur, à le faire entrer dans l’univers mis en place par la fiction, aussi bien qu’il obéit à une stratégie mise en place par l’auteur pour retenir son lecteur et l’inciter à poursuivre le livre : c’est ce que l’on appelle, en termes savants, la « captatio benevolentiae ». Diderot compose à n’en point douter un roman avec JF … qui reconnaît bien souvent refuser le roman. Que devient alors l’incipit ? En quoi D nous propose-t-il une captatio benevolentiae originale et ambiguë ?

L’incipit propose un jeu avec les attentes d’un début de roman, qui déçoit le lecteur en aiguisant sa curiosité
1. Un incipit contre l’incipit (comme un roman contre le roman) : rappel des éléments attendus tout en refusant de les donner. Lieu flou : à la campagne ; mais refuse par trois fois de préciser où : les deux cavaliers viennent d’un « lieu le plus prochain » (cela semble logique…) + à la question « où allaient-ils ? » : « est-ce que l’on sait où l’on va ? » ou « qu’est-ce que cela vous fait ? ».
Epoque : un temps « lourd », sans doute la fin de l’été ; repère temporel de la bataille de Fontenoy mais de quand l’analepse date-t-elle ?
2. Les personnages éponymes : a priori les héros. Mais D refuse de les nommer (« ils ») avant le dialogue.
Refus des deux types d’incipit possible : « ab ovo », qui remonte aux origines : le retour dans le passé qui explique la situation des personnages va justement constituer l’essentiel de l’ouvrage.
« in medias res » : ce serait le cas si on avait réellement action. Or il ne se passe rien : deux hommes discutent, s’endorment, se perdent, le maître bat son valet pour la forme : guère plus passionnant qu’une scène d’exposition de Beckett.
Difficile donc de croire que les deux personnages du titre soient des héros ; paradoxe de ce décalage. D’ailleurs, Diderot dit les avoir choisi par

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