Inconnu
Ce chapitre marque le début de l'émancipation du jeune Candide. Après avoir été chassé de son château natif, il s'enfuit chez les Bulgares où règne une atmosphère belliqueuse. Par ce chapitre, Voltaire établit un lien avec l'actualité de son époque : En effet, au XVIII, la guerre de Sept ans bat son plein. Aussi, Voltaire dépeint avec franchise les aspects redoutables des atrocités de la guerre. En partie aidé de son inépuisable ironie qu'il manie tel un magicien, il brosse deux portraits contrastés de ce qu'il qualifie d'une «boucherie héroïque» mais qui, forcément, s'incluent l'un dans l'autre.
La première esquisse imaginée par Voltaire révèle une vision valorisante sinon esthétique de l'armée. Dans le texte, « Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. » Il met également l'accent sur des valeurs telles que l'ordre, l'harmonie et la musique(« Les trompettes, les fifres, les haut-bois, les tambours, les canons, formaient une harmonie […] » ) Quel est donc le message transmis par Voltaire dans cette vision idéalisée de la guerre ? En outre, le narrateur décrit la scène, énumérant les morts comme le fait un comptable, neutre et impartial. Mieux encore, ces morts sont justifiées moralement, religieusement et philosophiquement. Par exemple, le texte annonce que la baïonnette fut la raison suffisante de la mort de quelques milliers de coquins qui infectaient la planète. Un autre passage assure les deux rois faisaient chanter des «Te Deum». A la lecture de ce premier paragraphe, le lecteur remarque aisément la stratégie de Voltaire : Idéaliser pour mieux dénoncer.
Une seconde peinture est réalisée. Cette dernière, plus crue et plus sèche tant dans les descriptions que dans les champs lexicaux utilisés, permet d'avoir une vision plus réaliste du revers de la médaille. En effet, le vocabulaire à trait à la violence, la torture, l'horreur. («cervelles