Induction de risque
Chaque membre d’un groupe va idéaliser la production collective tout en se trouvant confronté à un conflit entre la reconnaissance du désir et le désir de la reconnaissance. La reconnaissance du désir caractérise la volonté de chaque membre d’un groupe de réaliser ses désirs personnels, de se distinguer, d’acquérir le prestige ou, tout au moins, de faire prendre en compte par les autres ses propres désirs. En même temps, il cherche à être reconnu et valorisé par les autres, il exprime ainsi un désir de reconnaissance. Un tel conflit conduit, suivant l’auteur, les groupes à évoluer dans deux directions différentes: la masse ou bien la différenciation.
Dans le cas de la masse, le désir de reconnaissance s’impose puisque le groupe n’accepte pas une trop grande diversité de comportements, il va gommer les éléments distincts et va tendre vers homogénéisation des conduites ainsi que vers sa propre autonomisation dépassant la rationalité de chacun des membres. Dans le cas de la différenciation, c’est la reconnaissance du désir qui prédomine. La variété des désirs est largement admise et même encouragée par les membres du groupe. Ce dernier accepte les conflits en son sein puisqu’ils sont envisagés comme un des modes de régulation possible. Le risque est que le groupe se recentre sur les conflits à surmonter tout en oubliant le projet commun qu’il poursuivait initialement.
Les groupes qui font l’expérience de la méconnaissance de leur travail, par leurs nouvelles hiérarchies, mais aussi parfois par les membres du gouvernement, leur envoie alors à l’ignorance, mais aussi à l’absence de considération, de reconnaissance.
En définitive, le rôle des groupes est appréhendé dans cette grille d’analyse comme fondamental. On peut considérer que le groupe est un lieu privilégié du changement. Il en est potentiellement porteur. Toute organisation est inévitablement structurée autour de groupes de travail.