Indépendances et émergence des peuples du Tiers-Monde de 1945 à la fin des années 1970.

Dès le début du XXème siècle, la contestation de la colonisation et du colonialisme qui vise à la justifier est croissante, elle vient aussi bien des intellectuels européens tels qu'André Gide qui stigmatise les méfaits de la présence métropolitaine au Congo, que des élites des colonies qui développent le panafricanisme par exemple. De plus en plus naît l'idée d'une indépendance vis-à-vis des empires coloniaux dont la puissance s'affirme, car les peuples colonisés éprouvent une lassitude de l'exploitation qu'ils subissent et désirent de plus en plus s'émanciper des Empires occidentaux envers qui leur dépendance était très forte pour des raisons économiques, politiques et culturelles. Dans un contexte de guerre froide, qui a débuté avec les doctrines formulées par les deux Grands, le refus de la séparation du monde en deux blocs, l'un capitaliste et l'autre communiste, grandit et les mouvements pour l'indépendance se multiplient, trouvant leur source en Asie et se diffusant ensuite en Afrique et en Amérique latine. Les pays libérés des colonisateurs affichent vite leur soutien à ceux qui subissent encore la colonisation, et s'organisent progressivement afin d'avoir plus de poids sur la scène internationale. Ainsi apparaît le Tiers-Monde, expression crée par le démographe Alfred Sauvy par analogie au Tiers-État français de la révolution, qui désigne ce groupe de pays tout juste sortis de la colonisation et le plus souvent en retard de développement par rapport aux pays industrialisés occidentaux, dont la puissance est alors contrebalancée par ce 3ème monde qui offre une alternative à la puissance des deux Grands.
Comment évolue le poids du Tiers-Monde suite aux décolonisations successives de la fin de la seconde guerre mondiale aux années 1970 ?
Il sera possible de se pencher sur les origines de la décolonisation qui reposent sur les élites intellectuelles indigènes et la